Dans les médias dits “sérieux” de quoi parle t-on ces jours-ci ? De la France et son économie en berne incapable de solutionner le chômage, de la Grèce à nouveau dans l’impasse politique et financière et du risque systémique que sa situation entraine en Europe, de la Chine contrainte de dévaluer sa monnaie pour enrayer sa baisse de croissance et des risques qu’un ralentissement de son économie fait peser sur l’économie mondiale, des violences policières aux USA à l’égard des Noirs qui perpétuent la ségrégation raciale dans le pays le plus riche de la planète, de l’emploi par Daesh de l’arme chimique contre les Kurdes et de la catastrophe humanitaire qu’entraine la folie guerrière de ces hommes, de tous ces migrants qui fuient par centaines de mille les conflits au Moyen Orient, en Afrique,… bref de quoi se demander comment le monde tourne encore et quel avenir se prépare l’humanité.
A dire vrai, il s’en faudrait de peu que je ne cède au défaitisme ou à l’alarmisme ambiant. Car chacune de ces informations nous parle d’un monde qui devient chaque jour plus complexe, plus instable et plus imprévisible, d’autant plus difficile à comprendre et à maitriser que le nombre des individus sur la terre augmente sans cesse : plus de 7 milliards aujourd’hui, près de 10 milliards à l’horizon 2050 ! Et avec l’augmentation du nombre d’hommes et de femmes, l’augmentation du nombre de problèmes et conflits potentiels insolubles par les seules voies de la force policière, des lois et de l’intellect. La propagation du mal n’est pas un des moindres problèmes posés par l’accroissement de la démographie.
Quelle solution pour l’humanité si elle ne veut pas finir broyée par les contradictions et les problèmes qu’elle a engendrés ? Elle est de retrouver une part de cette intelligence qu’elle a complètement enfouie et oubliée : son intelligence spirituelle (Révélation d’Arès 32/5), l’intelligence du cœur, devenue un faible lumignon et qui menace de s’éteindre si l’homme ne revient pas résolument vers le Bien. L’homme a vaincu la pesanteur, le feu, le froid, la distance,… il conçoit et fabrique par milliers des machines qui le secondent dans ses tâches quotidiennes (vie domestique, travail, déplacements,…), il a bâti des systèmes et des organisations pour contrôler toutes ses activités mais il reste globalement incapable de maitriser les impulsions de son cœur, de penser et parler libre de tous préjugés et peurs, de penser autant aux autres qu’à lui même, d’imaginer et de créer un monde sans chefs, ni domination, ni pouvoirs.
A n’en pas douter, les décennies à venir s’annoncent difficiles, traversées de nombreux soubresauts économiques, politiques, sociaux. Les signes d’une grave crise sont déjà là. Mais le plus à craindre ce ne sont pas tant les difficultés matérielles que les résonances qu’elles auront sur le plan spirituel. Car après avoir cherché la réponse à ses problèmes dans la magie, la religion, la politique, l’industrie, la science…bref après avoir épuisé vainement toutes les ressources de son intelligence intellectuelle, l’humanité se retrouvera face à une énigme : en qui ou quoi croire ? Que faire, quelle voie suivre pour simplement vivre heureux sur cette terre ? La désespérance et le doute la guettera jusqu’à anéantir tout espoir d’un autre monde possible. Tout espoir de vaincre le mal et ses manifestations, misère, malheur et mort s’éteindra jusqu’à l’extinction du nerf dans la tête, de l’Image de Dieu dans l’homme.
Cette réalité est déjà peu ou prou celle des média qui dramatisent à l’excès toute nouvelle, alternent entre le rêve et le cauchemar, mais cachent soigneusement à l’homme les possibilités qui sommeillent en lui. Car un autre scénario est possible : au sein même de ce monde en crise, la lente émergence de qualités et attitudes spirituelles par un petit reste d’hommes convaincus que le mal n’est pas une fatalité mais un état qu’il faut combattre et changer. Apprendre à dialoguer avec son ennemi pour enrayer les guerres, à pardonner pour faire la paix, à partager pour vaincre la misère, à remplacer le besoin d’avoir par le besoin de ne pas avoir pour vaincre l’avidité, à dépasser ses préjugés pour se libérer de ce qui emprisonne la pensée, à regarder tout homme comme un autre soi-même…. Apprendre à vaincre sa peur de manquer, de souffrir ou même de mourir, sur quoi s’assoit et se développe tout pouvoir qui a besoin d’hommes faibles pour dominer.
Mais pour cela besoin de se passer des vieilles représentations du monde. Besoin de voir en l’homme autre chose qu’un animal pensant à l’horizon de vie limité. Besoin de parier sur la vie spirituelle, qui est loin d’être un fantasme, une vue de l’esprit ou une inclination des sentiments, mais une vraie Vie, chargée d’énergie, de force et de Lumière, faite pour se mêler aux énergies, forces et lumières de la terre, une Vie engendrée par l’homme bon. Car c’est cela (potentiellement) l’homme : un être-pont, un créateur unique dans l’univers, un assembleur de forces matérielles et spirituelles, un être capable d’engendrer des mondes extrêmement riches et divers, ce que ne sera jamais un castor, une abeille ou une fourmilière, si belles et étonnantes soient leurs réalisations, qui sont soumis aux lois de leurs espèces.