“Je m’appelle…” : Maria Loura Estevão à Pantin

“Je m’appelle…” : Maria Loura Estevão à Pantin

Ce rien qui peut faire vaciller le regard….

Mon amie Maria Loura Estevão a réalisé une petite vidéo avec les enfants d’une classe de CE2 à Pantin avec lesquels elle a travaillé en résidence sur la base d’un projet artistique en participation avec l’école.
Elle m’a associé à son projet comme assistant à la prise de vue, monteur et infographiste.

Les œuvres de Maria surprennent par la force de leur propos et la radicalité de leurs choix esthétiques. Ce petit film ne dérogea pas à la règle.

Imaginez  21 gamins de toutes origines à qui elle a demandé de dessiner leur environnement, leur visage et de réaliser des masques à partir de scotch kraft, et une fois appliqués les masques sur leur visage, de passer devant la caméra pour dire très succinctement l’origine de leur prénom : “Je m’appelle…..Jeanne, Mamadou, Islem, Elias,…parce que mon père, ma mère, ma tante,…”.


Filmés sur fond uni, les figures masquées ont été incrustées sur un fond rose où défilent en boucle les dessins d’environnement de tous les élèves, pendant que devant défilent en boucle les dessins des portraits

MASQUES. À l’avant plan, des visages ; à l’arrière plan, des paysages, la maison, la famille, les amis,….

21 enfants. 21 fois 21 secondes d’une plongée dans l’intime nourri de l’univers d’autrui. Quand les dessins de visage rencontrent les masques, l’enfant épouse l’instant d’un regard, l’imaginaire et l’identité de l’un dans l’univers d’un autre….

Évocation fugace et joyeuse de la multiplicité de l’être.

Ce n’est pas la première fois que Maria me demande de travailler avec elle. J’avais assuré le montage et les effets des œuvres qu’elle a exposé au Parvis (Centre d’Art Contemporain de Ibos) en 2009 – Les alter egos, La femme qui court, Ma Mère. Cette fois ci, j’ai à nouveau travaillé au montage et aux effets (incrustation) et j’ai assuré l’animation des dessins qui défilent dans la vidéo.

Des mes échanges avec Maria, intenses et féconds, je retiens ceci : qu’une œuvre pour exister a besoin de surprendre. Qu’elle plaise ou qu’elle déplaise n’est pas l’important, pourvu qu’elle touche en l’autre un point névralgique d’où il pourra se questionner, interroger son rapport à lui même et aux autres, changer son regard.

Pour Maria, une œuvre doit d’abord donner à penser. Et elle a besoin pour cela de s’offrir à son public autant que de lui résister.

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Un des sites de Maria Loura Estevão pour découvrir plus avant son travail

2 thoughts on ““Je m’appelle…” : Maria Loura Estevão à Pantin

  1. Magnifique article qui met dans le “mille” Oui l’art doit donner à penser, doit bousculer, doit réveiller, doit surprendre….et ce site est une belle fenêtre sur de talentueux artistes

    PS Etait il possible de mettre à titre d’exemple l’une des videos ?

    1. Des vidéos en ligne ? J’y travaille ! Ce site en accueillera bientôt, y compris pour mes amies artistes. Bingo pour l’invite ! J’apprécie aussi les retours qui m’ouvre des pistes… 🙂

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