Le leg de Socrate Platon

Le leg de Socrate Platon

Taillis d’Epines tressées arrachées au sol
Tas de branches tassées hissées en friches
Feuillages séchés pendant aux branches
Haies de livres taillés vifs dans la tranche

De la sueur essuyée sur les sentes en lignes
laissés par d’antiques sages à traquer leur piste
J’ai gardé souvenance de quelques aphorismes
Et d’une Pensée qui ouvre à la métaphysique

Pétrissent au fond de mes fibres
Bribes de discours sur La Res Publique
Lumière en la Caverne comme loi optique
Parménide en père, mère en Héraclite

Les hommes antiques vivaient leurs dires
Et leurs manières d’être ont fait leurs livres
Recueils parsemés de bons sentiers à  suivre
Qui suinte l’expérience et la peine du vrai vivre

Les raisonneurs à leur suite qui ont pensé
La vie, ce monde et l’homme pour évoluer
Ont contribué à modeler la Pensée
Mais dans leurs citadelles se sont emmurés

Ils usent d’un langage qu’eux seuls
Peuvent comprendre et faire leur
Laissant ignorants les gens de peu
“Indignes” de fréquenter leurs cieux

Laquelle de ces grosses têtes
Vit selon ses concepts et préceptes ?
Lier le dire au faire, la parole au geste
Fait toute la force de Vie d’un texte

J’ai pour ma part puisé belle eau aux stoïciens
Quand l’adversité redoublée battait son plein
Et j’ai trouvé dans le tonneau de Diogène
De quoi raviver mes élans vitaux et ma verve

Les premiers enseignent que la force vient
À celui qui accepte son sort et se contient
Et que le vrai bonheur peut être atteint
Avec force de Raison par l’homme de Bien

Le second rappelle avec force aux siens
De se libérer de toute attache aux biens
Et qu’un philosophe peut se faire chien
Pour crier le vrai à des hommes éteints

Mais de tous les sages antiques
il en est un qui fait office d’unique
Car aux prises avec la polémique
il paya de sa vie sa parole publique


L’athénien Socrate vous aurez reconnu
Qui fut condamné dans la Cité à boire la Ciguë
Parce que l’on craignât qu’à son contact nue
Toute la jeunesse fût corrompue

Socrate qui se disait accoucheur d’âmes
N’a pas toujours été été homme d’Agora
Avant d’enseigner il fut brillant soldat
Pour Athènes il mania l’épée au combat

Ce n’est qu’après sa visite à l’Oracle de Delphes
Sur le frontispice duquel il lu “Connais-toi toi-même”
Qu’il revint parmi les siens à Athènes
Accomplir sa tache maïeuticienne

C’est un disciple qui le suivait à la trace
Platon jeune instruit d’origine aristocrate
Qui retranscrit ses dialogues et ses phrases
Avec des sophistes dans les rues sur les places

De leçons entendues à mains nues
De livres parcourus et effeuillés
Deux axiomes-clés pris à la dérobée
De tout Platon-Socrate j’ai retenu

Le ”Connais-toi toi-même”
Pioché à l’Oracle de Delphes
Et le ”Je sais que je ne sais rien”
Prêché par Socrate à Athènes

Citons aussi le mythe de la Caverne
Qui fait de nous des ombres en berne
Vivant dans l’illusion du monde réel
Projection pariétale d’un autre Univers

Ce monde des Idées au delà de la physis
Dans lequel on entre par la Négative
En langage car Il est aussi indicible qu’invisible
C’est le domaine de la Métaphysique

Platon comme un monde d’Idées pures en parle
Où Bien Beau et Vrai éternellement prévalent
Qui demeure pour l’homme inatteignable
Par la voie de ses sens plongés dans le Noir

Mais ce monde par la Raison est approchable
Et l’homme doué de langage en est capable
S’il tend ses phrasés comme un échafaudage
Car la Raison elle-même demeure inexprimable

D’où l’emploi de la Négative pour le décrire
Et la phrase-clé gravée sur le frontispice
De cette école de sages nommée Académie
“S’il N‘est géomètre, que Nul n’entre ici ” !

Car cet Espace que la métaphysique déplie
En pensée ignore les lois de notre physis
Sur lui temps et distance n’ont pas prise
Il brille éternellement de puissance sublime

Cet Idéal vers lequel tend l’Art Grec Antique
Des grands édifices aux statues allégoriques
Se laisse entrevoir dans la matière sensible
Par les rapports établis entre les signes visibles

Pour Platon comme pour l’ancien Parménide
Cet Idéal est dans la Permanence établi
Et s’oppose aux vues d’Héraclite pour qui
Tout est mouvement rien n’est immobile

Sans rien enlever au fond et à la qualité
De la philosophie qui nous a été transmise
Et nous a appris par nous-mêmes à penser
J’ose ici émettre une réserve avec respect

Je vois en Platon le porteur d’un binarisme
Qui oppose réalité perceptible et idéalisme
Localise le Divin hors de la matière sensible
Et fige le Sublime dans une assise statique

Or si je suis Celui Qui Est qui dit dans Le Livre
Je suis L’Eau (et) la mine (Rév. d’Arès xxxv/17)
Et Je cours en cœur et corps de toute vVie
De l’infiniment grand au rien le plus petit

Je lis une invite à aborder la Métaphysique
Comme un Univers-mère fluide en Ciel
Prompt à se répandre et irriguer la Terre
Apte à s’y mêler et épouser la Matière

Aussi je m’interroge sur la Nature intime
Les voies et les limites de leur métaphysique
Pour arpenter dans l’Esprit cette ”A-géométrie”
À laquelle Socrate-Platon nous invitent

À bientôt pour la suite en ligne
Nous évoquerons tout en rimes
Le jeu des forces actives et libres
Qui font l’homme et son devenir


>>> voir “Abandon et Probabilisme”

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