Hauteurs

Hauteurs

Séjour dans les Pyrénées Catalanes.
Je prise la marche et l’effort comme d’autres prisent la plage et le farniente.
Extraits choisis de mon carnet de notes.

30 juillet

Chambre avec vue sur les hauteurs pyrénéennes. De ma fenêtre j’aperçois le four solaire de Font-Romeu qui me ramène en pensée vers Ares et « le Four » (Révélation d’ares xlvii/7) du Père de l’Univers où les âmes des pèlerins reforgent leur volonté d’être. J’ai tracé dans mon carnet le sentier d’un film à faire pendant ce séjour.

Vient maintenant l’heure de la prière… Le pèlerinage (que j’ai effectué début juillet) se poursuit dans mon âme où que j’aille.

1er août

Longue marche jusqu’à la source du fleuve Aude qui irrigue la plaine du Roussillon.

En chemin des ruches qui me rappellent que « le long des sentiers, les abeilles travaillent pour tous. Pourquoi avec folie fabriquer du miel et de la cire dans les échoppes ?  » (Révélation d’Arès 28/26).


La marche éprouve le corps mais ramène l’homme aux sensations et nécessités premières. Je perçois mieux en montagne la lourdeur de ce monde compliqué.
Chaque pas fait revenir en moi le besoin et le désir de cette vie simple et naturelle pour laquelle Dieu créa l’Homme. A chaque respiration je fais revivre la Raison même de la Création.

5 août

Randonnée en altitude.

Vue sur les monts Peric et Carlit qui culminent à près de 3000 mètres. Massifs rocheux arides et fiers pourtant déjà fortement érodés par le temps. Sur les alpages qui les précèdent la végétation se fait rare. L’herbe est rase et hormis quelques conifères qui dressent stoïquement leurs troncs vers le ciel, les quelques arbres qui subsistent sont pliés par les vents. Ici et là quelques spécimens de fleurs qui me rappellent que le Vivant se manifeste indifféremment dans les plus petites choses comme dans les grandes. Qu’elles tiennent dans ma main ou qu’elles humilient mon regard, monts et fleurs sont habités de la même perfection, de la même beauté, de la même Intention. Celle la même qui a couronné l’Homme en le rendant maître de toute cette partie de la Création.

Qu’avons nous fait de cette Terre que le Père de l’Univers (Révélation d’Arès 12/4) nous a donnée ? De retour à mon gîte, les nouvelles diffusées par la télé me rappellent l’horreur et la bêtise de ce monde que j’avais pendant quelques heures réussi à oublier.
La médiocrité du monde dont je suis, me fait oublier Dieu et la sublime vocation pour laquelle Il nous a créé. Et quand je m’efforce de rejoindre Dieu je me surprends à tout faire pour oublier le monde. Dilemme. Car je ne peux vivre Dieu qu’en vivant dans ce monde pour le changer.

Je ne suis pas au bout de mes peines. Ma longue marche, mon « exode », ne fait que commencer.

8 août

Je lis sur la page Facebook de mon ami Philippe N. une citation de Michel Potay qui fait écho à ce que je vis en ce moment.
« l’homme n’est pas fait pour le zoo dans lequel il est en train de s’enfermer, mais pour la vie spirituelle. » (Michel Potay)

Sur les Hauteurs je retrouve ma liberté…

9 août

Pluie d’orage.

Le ciel s’est assombri très rapidement. Le vent, la pluie, la grêle, le tonnerre et pour finir les éclairs ont balayé le paysage devant ma fenêtre tressant un jeu d’ombres et de lumières à consonance dramatique.
Je pense à Murnau et aux films expressionnistes allemands d’avant-guerre qui présageaient de l’horreur à venir. Le spectre de la crise de 1929 et de ses conséquences hante régulièrement mes pensées tant les concordances entre notre monde et celui des années 20 et 30 sont nombreuses. Sauf qu’aujourd’hui le fond du problème s’est déplacé : l’urgence n’est pas tant politique ou économique (même si la situation politique et économique du monde y participe), l’urgence est spirituelle.

Le spectre qui hante notre époque est « le péché des péchés » (Révélation d’Arès 38/2), point de non-retour du mal dans lequel l’humanité s’est elle-même enfermée.
Lors de mes séjours en montagne (j’étais l’an dernier dans le Vercors), j’ai toujours une pensée pour ceux qui ont pris le maquis et sont entrés en résistance pendant la dernière guerre. Il a suffit d’une poignée d’hommes et de femmes pour sauver l’honneur de la France. Il suffira d’un « petit reste de pénitents » (Révélation d’Arès 29/2) pour sauver l’Humanité des périls qui l’attendent.

La pénitence est mon espérance et mon combat. Entrer en pénitence (se recréer bon et non se punir soi-même) c’est entrer en résistance.

11 août

Dernier jour en altitude.
L’orage est passé et a laissé derrière lui un vent de fraîcheur qui signe la fin des grosses chaleurs d’été. Sur les monts au loin, une vague nuageuse déroule son écume couleur or et emporte mes pensées vers les rivages d’Eden.

Je sais qu’après nos horreurs et nos crimes, joie paix et félicité reviendront. La terre redeviendra « le nuage d’or où les nations s’embrassent, où le frère ne vend pas le pain et la laine » (Révélation d’Arès xix/22). Mais d’ici là un énorme travail nous attend. L’exode relancé par le prophète d’Arès n’ouvre pas devant nous un boulevard comme devant les Hébreux la Mer Rouge au temps de Moïse. Il ouvre devant nous un chantier : ce monde qu’il faut changer, recréer.

Après la paix retrouvée sur ces hauteurs, je vais retrouver la ville, son bruit, sa hâte, sa complication et sa lourdeur. Sa puanteur aussi. Mais c’est là que Dieu m’attend car c’est là qu’est ma vie. Nul ne se sauve sans travailler au Salut du monde dans le monde. Je ne fuis la ville en été que pour me ressourcer et me préparer à y revenir chargé de Vie et d’énergie.
Intenses furent ces vacances et pèlerinage.
Intense sera cette année.

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